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Election du Bureau départemental du SNES de Côte-d’Or (S2) pour 2009-2011

LISTE OUVERTE SOUTENUE PAR L’ÉCOLE ÉMANCIPÉE

paru le mercredi 22 avril 2009

Dans le cadre du dernier congrès académique, seuls ¼
des syndiqués se sont, par leur vote, exprimés pour
approuver ou non les différents rapports d’activités. Le
constat est donc clair : 75% des syndiqués sont restés en
dehors de discussions et de votes qui ont, à la fois, tenté
de dresser le bilan des deux années écoulées et de proposer
des orientations pour la période à venir.

Il est urgent d’inverser la tendance. Impliquer le plus de
syndiqués possible dans la vie et les luttes de leur syndicat
doit être une des priorités du futur secrétariat départemental.
Le cadre de cette implication ne peut être que celui des
S1, qu’il faut tenter de reconstruire. Dans l’ensemble des
établissements, les S1 existant et fonctionnant réellement
sont peu nombreux et beaucoup de syndiqués restent isolés
ou inorganisés. Pourtant, et ceux qui, depuis 4 ou 5 ans
ont « tourné » dans les établissements pour mener des débats
sur telle ou telle question ou réforme, le savent : la
volonté militante, les convictions, la disponibilité sont réelles
parmi les syndiqués. Mais, le sentiment d
isolement, les
difficultés d’intervention syndicale dans les établissements
sont des données lourdes. D’autant qu’avec l’autonomie
galopante dont profitent certains chefs d’établissements,
les remises en cause sournoise du droit syndical se multiplient.
Nos collègues syndiqués, organisés ou non ont besoin,
plus souvent qu’on ne le croit, d’un coup de main
« extérieur » à l’établissement pour tenir des AG ou des
heures syndicales. Tout simplement pour réapprendre à
s’organiser ou à reprendre confiance en eux. L’expérience,
les réflexes militants existent dans notre syndicat, il ne
manque que de les collectiviser, de les faire passer d’une
génération à une autre, d’un établissement à un autre.

De même, faire circuler le débat est aujourd’hui impératif.
La presse syndicale n’y suffit pas. Rien ne remplace le
contact humain, direct : une AG d’établissement, une réunion
sur tel ou tel sujet ou réforme est souvent plus utile,
plus vivante, plus efficace pour les mobilisations que des
kilomètres de textes.

Chaque syndiqué devrait pouvoir s’approprier l’ensemble
des projets de réforme ou des discussions de fond.
D’autant que la profession est confrontée à des attaques
frontales. Nous sentons tous que si le projet libéral pour
l’École venait à triompher, le métier d’enseignant, dans
quelques années, ne ressemblerait plus (pour le pire) à
celui que nous avons choisi d’exercer.

Le SNES doit se disposer pour gagner la bataille de
l’École. A-t-il pris la mesure de la gravité de la situation ?
Nous ne le cacherons pas, nous avons quelques inquiétudes.

La réforme de lycées : Depuis le mois de juin 2008, l’École
Émancipée avec d’autres sensibilités du SNES avait
condamné les formes mêmes de la consultation. Les syndicats
s’étaient vu, pour participer aux tables rondes, contraints
de signer un texte « les 16 points de convergences », reconnaissant
la nécessité de l’autonomie des lycées, de l’enseignement
sous forme de modules, etc. Nous avions condamné
cette signature. La sensibilité majoritaire du SNES nous
expliquait, elle, que c’était la seule façon d’être « associé »
aux « négociations » avant de reconnaître, en octobre, que le
SNES se faisait balader par le gouvernement puis d’enfin
condamner la signature des 16 points de convergence, lors
du congrès académique, il y a quelques semaines…

En décembre 2008, le gouvernement a annoncé le report
de la réforme des lycées. Cela ne l’empêche pas de tenter de
refaire passer par la bande la même réforme, sous forme d’
« expérimentation » dans tel ou tel lycée ou sous forme d’
« enquêtes » pour le moins « orientées » à destination des
lycéens. Nous répétions depuis lors qu’il ne fallait pas se
contenter du « report » mais clairement affirmer que le
SNES demandait l’abrogation de la réforme et mobiliser en
ce sens. Encore une fois la majorité a basculé sur cette position
au congrès académique. Tout cela constitue des points
d’appui et nous nous réjouissons que l’École Émancipée
comme d’autres sensibilités minoritaires ait pu finir par entraîner
la majorité académique du SNES sur des positions plus
combatives.

Cependant, bien des inquiétudes demeurent :

 Sur la réforme Pécresse, (masterisation du recrutement
des enseignants à BAC + 5), la position de la majorité du
SNES est peu compréhensible et peu opératoire : condamnant
certains aspects de la réforme, se réjouissant de son
« report » elle ne demande pourtant pas son retrait car elle
se prononce positivement pour le recrutement à BAC + 5, le
présentant comme une revalorisation du métier. Telle n
est
pas notre analyse. Rallonger le temps d’étude pour passer
les concours alors que nombre d’étudiants ont de plus en
plus de mal à les financer ? Revaloriser le recrutement, mais
laisser les salaires stagner depuis des années ? Sur la masterisation
le SNES est resté bien discret. Combien de réunions
d’informations, de stages syndicaux ont été tenus sur
cette question ? Qu’en pense la majorité des syndiqués ?
Qu’en pensent plus largement les collègues ? Sur une telle
question centrale pour l’avenir de la profession, le futur secrétariat
départemental devra organiser une information digne
de ce nom et impliquer syndiqués et collègues dans la
discussion de fond. En attendant, enseignants du supérieur,
étudiants, lycéens, continuent de se battre…seuls.
 Une discussion d’un autre ordre commence à se développer
dans le SNES, celle de la recomposition syndicale. Il n’est
pas possible ici d’en développer les tenants et aboutissants.
Mais il nous semble qu’elle est pour le moins bien mal engagée
si l’on s’en réfère aux documents de la majorité nationale
car, le point d’arrivée de la recomposition est déjà annoncé
 : une fusion de la FSU, fédération à laquelle appartient
le SNES avec la CGT. La discussion sur la recomposition
syndicale est une chose sérieuse et le préalable est d’y
impliquer l’ensemble des syndiqués. Là encore le futur secrétariat
départemental devra tout faire pour que cette discussion
se fasse dans la transparence en veillant à ce que
tous les syndiqués aient les tenants et les aboutissants et
puissent être tenus au courant des différentes orientations
en présence. Les formes, stages ou réunions d’établissement,
sont à trouver.
 Enfin, nous ne pouvons que faire part de notre profond
désaccord avec ce qui est défendu par la majorité syndicale
 : un secrétaire national unique ce qui met fin à la collégialité
dans l’animation du syndicat et un congrès qui se
tiendra dorénavant non plus tous les deux ans, mais tous
les trois ans. Chose aggravante, les élus pouvant exercer
trois mandats consécutifs, ils peuvent donc être élus pour
… 9 ans, un rythme de sénateur ! Dont acte. A contrario
nous pensons que les mandats doivent « tourner » plus
souvent, ce qui suppose de faire le pari du renouvellement,
de la formation, de la collégialité des décisions, de la transparence,
de la démocratie la plus « participative » dans
toutes les instances syndicales. C’est-ce que nous appelons
de nos voeux, c’est aussi ce que nous nous proposons
de construire dans le futur secrétariat départemental.

Nous sommes convaincus que le futur secrétariat départemental
sera celui de la croisée des chemins. Nous
avons, syndicalement perdu beaucoup de combats et les
quelques « victoires » récentes : report de la réforme des
lycées, de la loi Pécresse, restent inachevées et fragiles.
Ce qui est déjà là - la situation scandaleuse des TZR où
par le mouvement bien peu seront affectés sur des postes
fixes tandis que la majorité effectuera ses remplacements
sur une zone départementale - ; ce qui se profile - la fin programmée
du paritarisme, les postes à profil - annonce, à
moins d’un sursaut, un horizon sombre.
Devant ce qui
n’est, ni plus, ni moins, qu’un projet de démantèlement
général du Service Public de l’Éducation Nationale, il
nous reste à préparer, dans l’unité, la révolte générale
de tous les personnels de l’Éducation Nationale.

Thierry Desanti collège de Sombernon
Chantal Besse collège Sombernon
Loïc Demay Chevigny St Sauveur
Véronique Martin lycée H. Fontaine
Marie Saucourt collège de Saulieu
Gérard Cothenet retraité
Yvette Fabre retraitée
Jacques Thomas retraité