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Rentrée 2020 - l’édito du Snes 21

paru le jeudi 8 octobre 2020

« Manu j’ai pas d’argent... » « T’as qu’à faire un Grenelle ! »

Nous nous étions quittés en juin sur le constat amer que le pseudo remaniement ministériel paraphait l’acte de décès du « monde d’après », laissant à ceux qui y avaient cru l’impression que c’était cuit. L’été ne nous a pas donné tort : la silhouette fantomatique de la réforme des retraites a régulièrement paru, le COVID s’est invité partout, on a crié haro sur les jeunes et mutilé des chevaux, tout va pour le mieux dans meilleur des mondes, la poussière poudroie et « les faits divers, ce sont aussi des faits qui font diversion ».

Qu’aurait alors manqué le professeur rendu las par une fin d’année compliquée, un été pas vraiment détendu et la perspective d’une rentrée « sanitaire et sécuritaire » dont on a rebattu les oreilles du téléspectateur ? Peut-être un rendez-vous manqué, dont on a tant l’habitude de le voir manqué qu’on y fait même plus attention : le fameux – fumeux ? - « rendez-vous salarial », auquel la FSU et les autres organisations syndicales viennent plaider pour un dégel du point d’indice devant une ministre de la transformation (sic) de la fonction publique – ici Amélie de Montchalin – sentant dans son cou l’haleine lourde de Bercy.

Bref, une fois de plus, le gouvernement s’est moqué de la fonction publique, de ses représentant·es élus, de ses propres agent·es : quelques promesses primes par-ci, par-là, de vagues revalorisations sur des indemnités spécifiques, des engagements pris sous d’autres mandatures qui seront tenus (comme la dernière phase de PPCR, dont on se souvient que Blanquer avait cherché à s’attribuer le mérite...). Pour lire entre les lignes (de crédits), non, pas de revalorisations pour les fonctionnaires ; on était bien contents de les trouver pendant le confinement, maintenant cou-couche panier !

J.-M. Blanquer a donc inventé la prime informatique de Schrödinger (à la fois sur toutes les lèvres et sur aucun compte en banque) et sortit la botte secrète de tout ministre communicant : oh un Grenelle ! Ça ne sert à rien mais parler de *insérer un thème* donne l’impression qu’on traite les problèmes. On peut supposer qu’il en sortira une prime quelconque, peu élevée, si possible ne concernant pas l’ensemble des agents ; tiens, une prime au mérite, ce serait l’idéal libéral – on vous le dit, si ça rime, c’est bien.

Et si finalement tout cela n’était pas si ridicule ? Si l’on organisait notre indifférence à l’égard de ces rendez-vous ratés d’avance que sont Grenelle et rendez-vous salariaux pour éloigner notre attention d’un élément bien plus central et qui gratouille le capital : le traitement des agents de la fonction publique est calculé sur la même base pour tous et est défini par la loi – un point d’indice, un coefficient, des grilles. Mais alors, pourquoi ces pseudos-revalorisations qui généralisent notre goût pour les primes ? Ces ministres prétendant revaloriser à coup d’heures supplémentaires ? Cette individualisation des carrières et des rémunérations en lieu et place d’un parcours universel garant de la neutralité du service public ? Cette sectorisation des traitements au sein de la fonction publique ? Si tout cela était le dernier clou que le fossoyeur Macron entend enfoncer dans notre cercueil... Laisserions-nous faire ? Pas au SNES-FSU.

Bonne rentrée, bonne année, bonnes luttes !

Le secrétariat départemental