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Destruction du service public d’orientation

L’actualité des CIO ... réunion syndicale

paru le lundi 30 novembre 2020

  • crise du recrutement des Psy-EN : Campagne pour obtenir des recrutements
    Carte pour recrutement PsyEDO (couleur)
    Carte pour recrutement PsyEDO (NB)
  • Crise sanitaire dans les CIO

Une réunion syndicale en visioconférence est proposée à tous les collègues ce
samedi 12 décembre à 10h30
pour permettre à un maximum de collègues de tous les cio de l’académie d’y participer.

Demander le lien vers la visio par mel en écrivant au SNES Dijon

crise du recrutement des Psy-EN

Les services d’orientation de l’éducation nationale vivent une crise majeure depuis la loi pour choisir son avenir professionnel. Pendant que les rectorats ferment des CIO, c’est une véritable extinction progressive que subit le corps des Psychologues de l’Éducation Nationale par diminution des recrutements passés de 195 en 2017 à 75 en 2019 !
En effet la responsabilité du suivi de l’orientation a été basculée sur les professeurs principaux, en échange d’une prime, quand dans le même temps il était demandé aux Psy-EN de se désengager de ce travail pour lequel ils ont été formés et dont ils sont les experts. Parallèlement l’information des élèves était confiée aux régions et les délégations régionales de l’Onisep démantelées.
Le MEN veut donc mettre fin à la prise en compte des enjeux psychologiques de la construction identitaire chez l’adolescent, des émotions et représentations de l’avenir qui sont mobilisés par la question de l’orientation des jeunes. Au contraire la nouvelle conception de l’orientation consiste à assigner les élèves à un destin scolaire déterminés par leurs résultats et leur condition sociale. Une procédure standardisée et automatisée se généralise qui évacue l’histoire singulière du sujet et isole les familles face à l’écran. La prise en charge de l’orientation proposée aux professeurs par une Onisep dont on a licencié la majorité des Psy-En, favorise en pratique l’autocensure des élèves de milieu populaire invités à ne pas trop espérer et à rester raisonnables. Cette conception directive de l’orientation fait le bonheur des des organisations patronales, des « start-up » subventionnées, et de leurs associations « sous marins » telle Article 1, invitées à répandre leur bonne parole entrepreneuriale dans les établissements scolaires. Faute de temps il sera plus pratique pour les établissements de sous-traiter l’orientation à ces intervenants extérieurs. L’objectif est bien d’occuper le nouveau marché lucratif de l’orientation en gagnant les cœurs et les esprits tout en asphyxiant les services spécialisés de l’Education Nationale. Les perdants de la compétition scolaire subiront, eux, la pénurie des moyens de l’enseignement professionnel ou supérieur qui impose une sélection renforcée par manque de places. Les moins chanceux seront pris en charge par les missions locales et les régions, souvent débutantes en matière d’orientation, aux moyens inégaux, et dont les objectifs seront assujettis aux besoins de recrutement immédiats de leur territoire.
Pour le Snes-Fsu, il faut au contraire continuer à tenir compte des aspects psychologiques dans l’orientation scolaire et professionnelle et travailler en complémentarité avec les équipes éducatives. Il faut défendre un service public national de la psychologie de l’éducation, de la maternelle à l’université, qui ne renonce pas à s’occuper de l’orientation scolaire et vise l’épanouissement des élèves sans abandonner le terrain aux managers et think-tank néo-libéraux.

Crise sanitaire dans les CIO

La crise sanitaire est révélatrice d’un éloignement du terrain de notre hiérarchie qui dans un premier temps a demandé aux CIO de fonctionner normalement au moment même où les établissements scolaires étaient fermés. C’est bien l’intervention syndicale qui a permis de revenir à la raison et de discuter des mesures sanitaires à respecter. Les collègues ont été sans préparation mis à contribution pour assurer à distance leurs missions, avec leurs propres moyens matériels. Ils ont tenu bon mais au prix d’une dégradation considérable de leurs conditions de travail et subis comme le reste de la population les effets négatifs de la crise et la crainte pour leur santé et la santé de leurs proches.
Le second confinement a imposé un retour au travail en présentiel en contradiction avec la logique de l’encouragement au télétravail pour le reste du pays. Les collègues se sont rendus dans des établissements parfois peu sécurisés, en particulier en collège, et la polémique sur la méthode de comptabilité des cas de covid19 en établissement n’est pas de nature à rassurer les collègues.
La pénurie de matériels professionnels récents et fonctionnels nécessaires au quotidien, ordinateur portable et téléphone professionnels, comme la vétusté de certains locaux créent des situations inégales, des risques sur la confidentialité. A tel point que les équipes des CIO de Chalon, Dijon et Macon s’en émeuvent et ont adressés des courriers au Csaio et Draio pour dénoncer ce qu’ils vivent comme une mise en danger, un empêchement à travailler et une maltraitance institutionnelle. La crise sanitaire ne doit pas non plus servir à imposer des pratiques de travail à distance sans réfléchir à l’impact du distanciel sur la qualité des échanges avec les usagers et entre collègues.
Ces conditions difficiles aggravent une situation qui était déjà problématique du fait de l’absence de recrutement de personnels titulaires qui met notre catégorie sous tension permanente. Les remplacements sont difficiles à assurer et la charge est reportée sur les collègues. Le Snes propose actuellement aux collègues une campagne d’envoi de carte postale pour augmenter le nombre de postes au concours de recrutement et demande la possibilité d’exercer les stages dans les académies d’origine.

Carte pour recrutement PsyEDO (couleur)
Carte pour recrutement PsyEDO (NB)
Affiche pour recrutement PsyEDO (couleur)

Non content de ces difficultés l’administration en rajoute dans notre académie avec l’injonction à réaliser des missions non statutaires comme la prise en charge des bilans dans le premier degré du fait de la pénurie de psychologues EDA en Saone-et-Loire qui n’avait pas été compensée.
Comment les collègues vont-ils percevoir l’imposition de deux journées de permanences de vacances supplémentaires annoncée en pleine crise sanitaire et en cours d’année, alors que toutes les équipes ont déjà décidé de leur organisation ? Cette décision peu bienveillante venue d’en haut ne répond pas à la logique des textes qui précisent bien que le service maximum de trois semaines de vacances est décidé par le recteur sur proposition des directeurs de CIO. On attend toujours l’argument qui justifierait cette charge supplémentaire pour les collègues alors que les CIO assurent déjà l’ouverture au public pendant la période des vacances. Une solution peut être trouvée dans une autre direction, dans l’augmentation des recrutements de Psychologues de l’Éducation Nationale par exemple.

Une réunion syndicale en visioconférence est proposée à tous les collègues ce
samedi 12 décembre à 10h30
pour permettre à un maximum de collègues de tous les cio de l’académie d’y participer.

Demander le lien vers la visio par mel en écrivant au SNES Dijon

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