Accueil > Yonne > A la Une dans l’Yonne > La pénurie d’infirmier.es scolaires se poursuit dans l’Yonne

Malheureusement, cette année encore, la rentrée scolaire est difficile du côté des infirmeries des établissements scolaires icaunais : elles étaient désespérément vides dans trois collèges (Charny, Paron, Villeneuve/Yonne) et incomplètes au lycée de Sens (l’équipe sera finalement complète à partir du mois de novembre). Ce sont donc des milliers d’élèves du département qui sont privés de ce service et ce droit indispensable et qui en subissent les conséquences tout comme les centaines de personnels de ces établissements, qui voient leurs conditions de travail dégradées par cette pénurie.

Les raisons sont diverses pour expliquer ces manques mais le responsable est le même : c’est l’Etat qui fait passer les contraintes budgétaires devant la santé des élèves.

Les différents établissements concernés ont donc essayé de faire bouger les choses comme par exemple au collège de Villeneuve sur Yonne qui s’est de nouveau mobilisé pour la troisième année consécutive pour obtenir la nomination d’un.e infirmier.e. Comme l’an dernier, leurs arguments ont été entendus et une infirmière est en place au moment où vous lisez ces lignes. Mais comme l’an dernier, tout cela est fait dans l’urgence sans réflexion sur le long terme sur une politique sanitaire scolaire digne de ce nom.

Et pourtant, les infirmier.es sont indispensables dans nos établissements qui comportent des centaines voire des milliers d’élèves soit autant de dossiers infirmerie et des dizaines de situations médicales à gérer (avec des pathologies parfois lourdes, des traitements, des aménagements, des PAP, des PAI…). Les infirmier.es font aussi partie de certains projets en lien avec la santé, la lutte contre les addictions, le bien être des élèves…
La crise sanitaire n’est pas terminée et nous savons que ce contexte a pesé et pèse encore sur les adolescents que nous accueillons. Elle a aggravé certaines problématiques déjà présentes (addiction, dépression…) L’adolescence est une période délicate, tout le monde le sait et la présence du personnel médico-social est évidemment très importante. Le SNICS (syndicat infirmier de la FSU) l’explique très bien et parle de « bombe à retardement » quand elle évoque cela.

Ces absences ont donc des conséquences directes sur la santé des élèves. Mais elle provoque aussi un alourdissement des tâches et des responsabilités des autres personnels comme ceux de la vie scolaire en particulier. L’Etat doit prendre ses responsabilités et mettre des moyens dans l’ensemble du pôle médico-social.