Accueil > S3 > Editorial > Halte à la pression sur les corrections du DNB

Halte à la pression sur les corrections du DNB

paru le vendredi 5 juillet 2024

En ce premier jour de correction du DNB, les problèmes et les inégalités n’ont cessé de pleuvoir depuis les mails d’injonction reçus sur les boites professionnelles et dans les centres de correction, comme si le climat n’était déjà pas assez anxiogène avec le choc des savoirs et les élections de dimanche.

Alors que les instructions d’histoire complexes au départ se sont simplifiées hier en fin d’après-midi, ce sont les celles de Français qui sont arrivées du soir pour le lendemain, avec un tableau à remplir en plus du bordereau et des remontées à faire dites « au fil de l’eau ». Ces instructions découlent de demandes nationales qui traduisent une rupture complète avec le terrain et une absence totale de confiance dans le professionnalisme des correcteurs et des correctrices. Nombre de collègues nous ont alertés dès hier soir sur ces directives tardives et sur l’inquiétude de ne pas pouvoir corriger leurs copies comme ils le souhaitaient en traitant ensemble toutes les questions ou toutes les rédactions. Aussi, le SNES FSU est intervenu au plus tôt auprès des IPR pour faire remonter ces inquiétudes et cette colère en rappelant que ces pratiques mettaient de plus les responsables de commission dans une position plus qu’inconfortable.

Sur le terrain, cela s’est traduit par des pratiques inégales selon les centres de correction, certains correcteurs ayant pu avoir leurs deux paquets de copies le premier jour pour pouvoir organiser leur travail comme ils le souhaitaient (commencer par 32 rédactions par exemple ; traiter toutes les questions d’histoire et se réserver la géographie pour le lendemain par exemple) tandis que dans d’autres centres, il y a d’abord eu des refus et une nécessité pour les collègues de devoir faire pression pour obtenir toutes les copies dont ils avaient la charge. Et en fin de journée, inégalité aussi puisque dans certains établissements, il n’y avait pas de secrétariat et ce sont les correctrices et les correcteurs qui devaient, seul.es, remplir les notes sur ordinateur.

Être libre de sa pédagogie et de son travail de correction ne saurait être une faveur que l’on quémande. Pourquoi avoir déclenché une telle atmosphère d’hostilité parmi les collègues qui ont ressenti un manque de confiance voire un sentiment d’infantilisation et de suspicion ?

Nous corrigeons avec professionnalisme, il n’est pas utile de créer des tensions supplémentaires en cette fin d’année. Nous sommes des correcteurs et des correctrices responsables.