Accueil > Yonne > A la Une dans l’Yonne > Le massacre de la rentrée 2006 dans l’Yonne

Ci-dessous, les premiers éléments d’informations que nous avons sur les conditions lamentables dans lesquelles se dessine la rentrée 2006 dans le département.

LV

Le recteur prétend maintenir à la rentrée 2006 l’effort qui a été fait en faveur de l’enseignement des LV cette année :
 les enseignements en effectifs réduits seront étendus des classes de terminales d’enseignement général à celles d’enseignement technologique et professionnel. Rappelons qu’un groupe à « effectif réduit » n’est pas un « demi-groupe classe » mais un groupe avec un effectif maximum de 20
élèves... ce qui, pour un cours de LV est largement suffisant !
- la 2ème LV en 5ème sera expérimentée dans certains collèges (liste non fournie)
 il y aura ouvertures supplémentaires de classes bilangues et de sections européennes (liste non fournie)
 les efforts en faveur de la LV allemand seront poursuivis, notamment dans les LP
 l’enseignement du chinois, qui jusqu’à maintenant n’existe qu’au lycée du Creusot, sera ouvert dans un autre établissement de l’académie (nom non fourni)

La 1ère réunion de la Commission académique des LV aura lieu le 2 mars.
La prochaine carte des LV dans l’académie sera présentée à cette instance et débattue au CTPA du 28 mars

A noter : les lycées ont reçu leur DHG en fin de semaine dernière. Dans celle de Fourier, il y a 0 (oui : zéro !) heure prévue pour les groupes allégés en classe de terminales : ni pour celles de la voie générale, ni pour celles de la voie techno, ni pour celles de la voie professionnelle.
Conséquence (entre autres) : 2 postes de LV (un en anglais, un autre en espagnol) sont proposés à la suppression.

ZEP

La carte des ZEP date de 1982. A l’époque, elle avait été établie pour 4 ans.
Le ministre souhaite renforcer les moyens dans les établissements qui ont vu leurs conditions d’enseignement se dégrader et a le souci de faire un effort particulier pour l’éducation prioritaire.

Dans l’académie de Dijon, cet effort particulier se porte sur le collège ZEP Epirey de Dijon (seul collège « ambition réussite » de l’académie) dont la fermeture officielle est prévue pour la rentrée 2006 !!!! De qui se moque-t-on ?

 aucune information sur le classement (EP2 ou EP 1) des autres établissements classés en ZEP
 aucune information sur ce qu’il va advenir, après que le classement des établissements, des moyens supplémentaires (2% de la dotation départementale dans l’Yonne ... pas de quoi faire des miracles, mais quand même, ça permettait de « souffler » un peu ...) qui leur étaient donnés.
A part ça, le rectorat travaille dans la transparence la plus totale ...

Préparation de la rentrée 2006

Depuis 1998, 7% des équivalents temps pleins (ETP) de l’académie ont été supprimés.

Graphiques à l’appui, le recteur démontre que le taux d’encadrement s’est amélioré dans le 1er comme dans le second degré. En 2006, l’effectif élèves total équivaudra à 86,57% de celui de 1998 alors que l’effectif enseignants correspondra à 91,18% de ce qu’il était en 1998.
A noter tout de même ... que depuis 2 ans l’académie a enregistré dans le 1er degré 950 élèves de plus mais 0 poste n’a été créé. A part ça le taux d’encadrement des élèves s’est amélioré !!!

En collège

La volonté du recteur est d’assurer le service public sur la totalité du territoire de la région Bourgogne.
Il dit qu’il ne souhaite :
 ni de sacrifier les petits établissements
 ni de saper le service public dans les secteurs ruraux.
Mais ... il dit aussi que si on veut garder le service public partout, il faut accepter d’en payer le prix, c’est-à-dire accepter :

 qu’il y ait ici et là 15 à 18 par classe, (le recteur devrait revoir sa copie : 18 élèves en moyenne à Saint Fargeau, collège qui a le plus faible effectif par classe du département, ensuite on passe la barre des 20, avec le collège de saint Sauveur à 20,63)
 et qu’il y ait dans les zones urbaines, 28, 29, 30 élèves par classe (là, le recteur ne se trompe pas, .... malheureusement !)
Mais, que l’on se rassure, le recteur assure que les ZEP seront protégées : 23 à 24 élèves par classe.

Pas de chance : ce n’est pas vraiment ce qu’indique les documents que nous avons reçus pour le CTPD collège du 9 février :

 collège de Brienon : 25,91 élèves par division en moyenne
 collège Jacques Prévert Migennes : 24,59
 collège de Saint Florentin : 24,43
 collège de Tonnerre : 25,04

Sans oublier :

 collège de Saint Georges : 27,5
 collège Denfert Rochereau d’Auxerre : 27,35
 collège de Saint Valérien : 26,0
 la moyenne départementale des effectifs par classe en collège s’établit à 24,69. Mais... c’est une moyenne, tout comme celles affichées par collège dans les documents du CTPD : elle écrase les disparités et cache les classes à 29 ou 30 élèves.

Là où le discours du recteur est éminemment scandaleux, c’est lorsqu’il dit que le prix de la ruralité de l’académie (offrir aux élèves des zones rurales un collège ou un lycée pas trop éloigné de leur domicile) doit être payé par les élèves et les personnels des zones urbaines. Nous pensons, nous, que la France est un pays riche qui a les moyens d’éviter de faire payer aux enfants la facture des renoncements politiques du gouvernement !

A noter : L’heure non affectée en 5ème et 4ème reste dans les dotations départementales mais la moitié servira à financer les mesures nouvelles :

 Le PPRE en 6ème,
 La DP 3heures
Autrement dit, il ne restera plus qu’1/2 h non affectée en 5ème et 4ème , les mesures nouvelles étant financées par des moyens .... déjà existants, détournés de leur affectation initiale.

En lycée

On se souvient que lors du « Grand débat » sur l’école et encore récemment, il a été fréquemment question du coût des lycées : l’état donnerait plus (entendre « trop ») aux lycéens qu’aux étudiants. C’est certain qu’avec les mesures proposées dans les lycées cette année, la tendance va s’inverser ! (sans pour autant, d’ailleurs, que l’enseignement supérieur bénéficie des coupes sombres opérées dans le second degré...).

Nous avons envoyé en affiche les suppressions qui touchent les lycées du département et l’essentiel de ce qui a été dit au groupe de travail est repris dans le tract pour l’appel à la grève du 2.
Nous nous limiterons donc aux informations récentes :
 à Tonnerre :
o soutien des élus locaux et des parents à la communauté éducative du lycée dans sa lutte contre la fermeture du BTS ATI
o manifestation locale jeudi 2 à 16h30
o partie prenante du collectif des établissements ruraux (demande de RDV conjointe Collectif - Conseil régional au recteur pour audience avant le 7 février)
o délégation aujourd’hui à Dijon avec demande d’audience auprès du recteur
o délégation mardi 7 à Dijon lors de la 2ème convocation du CTPA (boycotté aujourd’hui par les orga syndicales)

 à Toucy :
o 100% de grévistes au lycée lundi 23 janvier et manifestation à Sens pour la venue de de Robien
o manifestation (à l’appel des parents) jeudi 2 de 10 à 12 devant le lycée
o participation à la manif départementale l’après-midi
o réunion à l’initiative des élus de Puisaye - Forterre vendredi 3 à 18h à la mairie de Toucy
o 1 car financé par la mairie de Toucy (plus peut-être un autre financé par la communauté de communes et un 3ème par le pays de Puisaye - Forterre) pour aller en masse à Dijon le 7 février
o partie prenante du collectif des établissements ruraux

 à Migennes
o grève au LP mardi 24 janvier suivie à 75% + manif dans la ville
o audience au rectorat le 25 janvier
o délégation au rectorat le 31 janvier

 les autres lycées :
o heure d’info à Joigny mardi 31
o réunion à propos de la SEP à Fourier le 31

Les informations (officieuses) que nous avons disent qu’un retrait « forfaitaire » de 12h par rapport à la DHG actuelle a été opéré sur toutes les DHG lycée.

Nous savons déjà qu’il y aura :

 moins 39h à Fourier Auxerre pour une structure pédagogique identique !
 moins 30h à Sens alors qu’il y a de 2 nouvelles options qui ouvrent, la classe européenne qui arrive en Term, et pas de BTS qui ferme pour une fois
 moins 30h (au moins) à Joigny ce qui risque de faire disparaître une 1ère STG
 moins 53h à Toucy (ce que ne « justifie » pas la seule fermeture de la 1ère STG... si la décision est maintenue)

Il s’agit donc, en lycée, d’un véritable massacre, les mots ne sont pas trop forts !

Les suppressions de postes

Un nouvel outil statistique (le « rendement des emplois »), résultant d’un savant calcul opéré par le rectorat accentue encore le nombre des suppressions de postes !

Si nous ne parvenons pas à faire bouger les choses, ce ne sont plus 186 postes qui disparaîtront à la rentrée 2006 mais 203 dont 87 en collèges et 116 en lycée.

Les dégâts commencent à être très importants ! Ce sont des familles entières dont la vie va être bouleversée dès la rentrée prochaine : après les suppressions massives des dernières années, le rectorat n’en est plus à supprimer des BMP ; les suppressions touchent désormais des collègues de plus en plus âgés, titulaires, pour certains d’entre eux, de leur poste en établissement depuis plus de 10 ans et qui se croyaient à l’abri d’une mesure de carte scolaire !

Le réveil est douloureux, mais il est grand temps que les collègues se rendent compte que chacun est sur un siège éjectable : si leur poste n’est pas supprimé cette année, ça peut être l’année suivante. Rien que cela devrait mobiliser pour la grève du 2 !

Cela a aussi un effet sur les mutations : de nombreux collègues qui souhaitaient changer d’établissement à l’intérieur du département ou de l’académie n’en font pas la demande de peur que leur nouveau poste soit celui du « dernier arrivé » et donc le premier sur la liste des suppressions à venir.

Soyons nombreux, très nombreux, jeudi 2 février, en grève, pour dire

STOP

au massacre de l’éducation dans l’Yonne.