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Solidarité avec les sans-papiers

Sans-papiers : le devoir de solidarité

paru le vendredi 22 septembre 2006

Les 6924 régularisations au final - d’adultes, pas de familles- dans le cadre de la circulaire du 13 juin, ne sont malheureusement pas une surprise. Le ministre de l’Intérieur l’avait annoncé. Il avait osé l’annoncer avant même que les dossiers ne soient examinés. Aussi, si nous nous réjouissons pour celles et ceux, régularisés, qui vont enfin pouvoir tenter de vivre tranquillement, dignement, comme chacun en a le droit, force est de constater qu’on est loin du compte. Dans l’Yonne, sur 21 dossiers déposés, 4 familles ont reçu une régularisation.

La circulaire du 13 juin avait déclenché un immense espoir... mais ce fut une véritable loterie.

Aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur dit que les familles sans papiers « ont vocation à quitter la France ». En réalité, il plonge des milliers de familles et de jeunes dans l’angoisse, tremblant à la vue d’un uniforme et vivant dans la hantise de perdre à jamais leur école, leurs enseignants, leurs copains.

Au retour dans ce qui n’est plus leur pays, c’est l’extrême misère garantie pour la plupart des expulsés : pas de logement, le bidonville dans le meilleur des cas, pas de travail non plus et pas d’espoir d’en avoir un jamais. Des persécutions, parfois les plus atroces, contre ceux que la France a déboutés du droit d’asile. Ils paieront pour les raisons pour lesquelles ils avaient fui. Et ils paieront aussi pour avoir dénoncé leurs tortionnaires à l’étranger. Pour les enfants, pas d’école, évidemment, dans des pays où la scolarisation est un luxe. Un gâchis total.

Nous avons assuré une veille vigilante durant tout l’été. Grâce à elle, seuls quelques jeunes et quelques familles ont été malheureusement expulsés.

Maintenant, heureusement, la rentrée scolaire est faite : enseignants, parents d’élèves, élèves eux-mêmes, citoyens, élus... nous sommes tous là, prêts, mobilisés, solidaires et déterminés à ne pas supporter l’inacceptable.
L’ampleur de la mobilisation du réseau, depuis deux ans, sur tout le territoire français, qui rassemble des associations et des gens d’opinions diverses, les 123 000 signataires de la pétition "nous les prenons sous notre protection", ce sont la preuve que la solidarité résiste.

Nous continuons aujourd’hui plus que jamais à protéger les jeunes et les familles « sans-papiers », mais pas sans soutien. Nous continuons à défendre des droits élémentaires comme celui de vivre en sûreté, en liberté et en famille, et le droit à l’éducation.

Ce qui nous réunit autour des enfants, des jeunes majeurs, des familles menacés d’expulsion, c’est une volonté commune : que ce pays devienne ce qu’il prétend être, le pays des droits de l’Homme.

Fédération Syndicale Unitaire