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Conseil Départemental de l’Education nationale de l’Yonne

Compte rendu du CDEN "collèges" du 26 septembre 2006

paru le mardi 26 septembre 2006

Ce CDEN était consacré aux collèges.
Pour mémoire, le CDEN (conseil départemental de l’Education nationale) réunit les représentants des personnels, les représentants des parents d’élèves et des élus politiques du département. L’administration de l’Education (hier, l’inspecteur d’académie et le secrétaire général de l’IA) y est en tant qu’invitée.

L’inspecteur d’académie a le moral : selon lui, tout ne va pas si mal dans l’Yonne et, même, de nombreux indicateurs montrent que les choses vont bien ou mieux.

Les raisons de la satisfaction de l’IA

 l’excellent climat de dialogue entre le conseil général et les chefs d’établissement : le consensus est total ! Il n’est qu’à voir le rayonnement qu’ont les élus politiques qui siègent dans les CA de collège (... !!...)

 la rentrée s’est bien passée : les ajustements ont été faits rapidement et ils étaient marginaux (ceux qui étaient, justement, dans cette « marge », apprécieront ...)

 dans les 2 collèges où il y a de gros travaux (Saint Georges et Jacques Prévert Migennes), les chantiers sont conduits avec maîtrise par le conseil général et les élèves peuvent travailler dans des conditions tout à fait satisfaisantes (ce ne sont pas les échos que nous ont donnés les collègues ... mais nous n’avons probablement pas les mêmes sources d’information, ni les mêmes critères d’appréciation que monsieur l’inspecteur...)

 la rentrée 2006 est une rentrée d’innovation et de progrès dans le département. Pour les progrès, voir le tiret ci-dessous... Pour l’innovation, il s’agit des classes bilangues ouvertes en 6ème dans 21 des 33 collèges et de la mise en œuvre du socle commun (le SMIC scolaire...)

 les résultats des collégiens icaunais au diplôme national du brevet sont bons et viennent démentir le rapport de l’inspection générale sur les lacunes du système scolaire dans l’Yonne : l’Yonne arrive 2ème dans le classement académique.
Nous signalerons, plus loin dans le débat (mais l’inspecteur d’académie avait pris la poudre d’escampette et n’a donc pas pu nous répondre) qu’il est facile d’arriver second quand les chiffres sont truqués. Nombre de collégiens icaunais ont obtenu le brevet « à l’insu de leur plein gré » !!!
En effet, les collègues qui ont participé aux délibérations nous ont alertés sur la pression qui a été exercée sur eux : on leur a déclaré, d’autorité, que tous les candidats qui avaient au-dessus de 8,5 / 20 étaient admis au brevet. Puis, on leur a demandé de faire le tri, dossiers scolaires à l’appui, dans ceux qui avaient moins.
Au final, tous les élèves qui avaient au moins 7,71 / 20 ont été déclarés vainqueurs ...
Il semble que la pratique soit générale... mais en Saône et Loire (par exemple...), les collègues ne sont descendus que jusqu’à 8,5 pour accorder le diplôme.
L’intérêt de cette « magouille » : pouvoir afficher que les élèves de l’Yonne ne sont pas plus mauvais qu’ailleurs et que donc il est inutile de renforcer l’encadrement scolaire dans le département... Exit le plan d’urgence pour l’école dans l’Yonne...

Et quid de l’étude menée par le laboratoire de recherche de l’IREDU de Dijon si les chiffres donnés par l’inspection académique et sur lesquels travaille l’iREDU sont truqués ??

Les transports scolaires

Le conseil général n’a pas manqué de rappeler que l’Yonne est un des rares départements qui pratiquent les transports scolaires gratuits. Environ 27 000 élèves profitent de ce service.
A noter que :

 quand une famille demande et obtient une dérogation à la carte scolaire, elle n’a pas droit à la gratuité du transport
 le recrutement des accompagnateurs dans les cars dépend des autorités politiques (maires ou présidents de groupement de communes) mais le conseil général paie la moitié du salaire des accompagnateurs.

Les actions éducatives

Le conseil général a rédigé un document préparatoire au CDEN dont certains passages sont pour le moins provocateurs... Nous n’avons pas manqué de le souligner !
Ainsi, peut-on lire dans ce document :

Bien que les éléments de dysfonctionnement pointés dans le rapport aient évolué depuis sa date de publication, le Conseil Général avait estimé nécessaire de saisir les Ministres successifs afin d’attirer leur attention sur la nécessité de mobiliser des moyens exceptionnels en faveur de l’Yonne.
Depuis, quelques réponses concrètes ont pu être apportées par le Ministère de l’Education Nationale et en particulier par les autorités académiques locales qui ont attribué à notre département, des moyens supplémentaires en personnel enseignants.

Dans le 1er degré :

 9 emplois pour la rentrée 2004.
 11 emplois pour la rentrée 2005.

Dans le 2nd degré et malgré une baisse des effectifs :
A été obtenu grâce à la mobilisation de l’ensemble des parlementaires de l’Yonne, le maintien de :
 La section sciences et techniques de gestion (STG) au lycée Pierre Larousse de Toucy,
 Le BAC professionnel « Outillage » au lycée professionnel Blaise Pascal de Migennes,
 Le BTS « Assistant Technique de l’Ingénieur » au lycée Chevalier d’Eon de Tonnerre.

Nous avons donc rappelé, avec force, que si dans le 1er degré, des postes supplémentaires ont été accordés à l’Yonne, ces emplois correspondaient à la hausse démographique constatée et ils ont été octroyés par redéploiement intra-académique, autrement dit : le recteur a donné à l’Yonne des postes de professeurs des écoles qu’il a subtilisés aux 3 autres départements (qui connaissaient, eux aussi, une hausse démographique !)

Quant au second degré ... nous sommes quand même bien placés pour affirmer que si les suppressions de sections prévues initialement par le recteur ne se sont pas faites, ce n’est pas grâce aux parlementaires de l’Yonne mais parce que, notamment, pour ne pas dire exclusivement, grâce au SNES, les personnels, les parents et les élèves ont su se mobiliser.
Nous avons signalé aussi que si les parlementaires de l’Yonne n’avaient pas, en décembre 2005, voté le budget de l’éducation nationale tel que proposé par le gouvernement, ils n’auraient pas, par la suite, eu besoin de se « mobiliser ». Nous les avons donc fermement invités à ne pas renouveler la même erreur cette année et à voter contre le budget qui leur sera présenté. Nous en avons profité, au passage, pour leur dire que le jeudi 28 septembre, ils pourront « se mobiliser » et venir apporter leur soutien aux personnels grévistes de l’Education.

Autre partie du document qui nous semble une provocation (dans sa rédaction mais encore plus dans sa traduction concrète sur le terrain) :

Le conseil Général a à cœur de soutenir et favoriser le développement de l’enseignement supérieur dans le Département autour de deux axes :

 D’abord, au titre de la formation supérieure « professionnalisante ».
 Ensuite, au titre des voies universitaires classiques.

Pour le 1er axe et dans le cadre d’un partenariat avec les deux universités (Marne la Vallée et Bourgogne) et la Maison de l’Entreprise, le Conseil Général s’est engagé dans la construction de l’Institut d’Enseignement Supérieur de Sens (IES) qui a ouvert à la rentrée.
(...)
Sur le plan pédagogique, cet institut doit regrouper dès la rentrée 2006, différentes formations professionnalisantes dispensées par le CFAI, sous contrat d’alternance. Pour ce faire, l’établissement accueillera 80 étudiants en troisième année des licences professionnelles dans quatre domaines liés à l’industrie, à savoir :

 Les achats industriels.
 La maintenance industrielle.
 Les sciences et techniques de l’information et de la communication.
 La sécurité des biens et des personnes au travail.

Les formations offertes dans cet institut, qui n’a pas la structure juridique d’une antenne universitaire publique, sont fortement concurrentes des formations post-bac offertes dans les lycées publics Janot de Sens et Fourier d’Auxerre ainsi qu’à l’IUT d’Auxerre. Le conseil général se félicite d’ailleurs sans aucun complexe que le contenu des cours dispensés soit défini par les branches patronales... que l’institut pratique l’alternance offrant ainsi aux étudiants un statut de salarié qui leur permet de financer leurs études ! L’apprentissage a encore de beaux jours dans l’Yonne... surtout au niveau supérieur, là où les jeunes commencent à devenir autant sinon plus compétents que les salariés en activité et bien moins coûteux aux entreprises en terme de rémunération !

La dotation de fonctionnement des collèges

L’enveloppe pour la dotation des collèges a été augmentée de 2% par rapport à celle de l’an dernier.
Mais ... dans le calcul de la dotation attribuée à chaque établissement figure la « viabilisation », c’est-à-dire le chapitre B du budget de l’établissement, celui qui concerne notamment l’énergie (gaz, fuel, électricité , ...)
Les établissements ayant des modes de chauffage différents, pour calculer la part à affecter à la viabilisation de chacun des collèges, le conseil général fait la moyenne des dépenses de viabilisation des 3 dernières années. Cela peut sembler équitable sauf que ... le prix de l’énergie a considérablement augmenté cette année et cette hausse des dépenses n’est pas prise en compte totalement dans le calcul de la moyenne annuelle !
Le conseil général et les chefs d’établissement (c’est leur représentant du SNPDEN-UNSA qui l’a signalé) savent donc dès maintenant que ce qui est attribué à la viabilisation sera insuffisant pour payer toutes les factures d’énergie !

Il n’empêche que le poste « viabilisation » augmente quand même de 18%, alors que l’enveloppe globale n’augmente elle que de 2%.

En clair, cela signifie que la partie de la dotation de fonctionnement consacrée « au reste » (= à tout ce qui n’est pas viabilisation et notamment, les dépenses pédagogiques) diminue de 15%.
Comme les subventions d’état pour les manuels scolaires sont insuffisantes pour renouveler tous les livres, y compris dans les matières où les programmes ont changé, les établissements puisent dans leurs réserves (donc dans la dotation de fonctionnement) pour acheter les manuels indispensables aux cours. Ce retrait vient donc amputer encore un peu plus la part de la dotation consacrée « au reste »...

Nous avons donc voté contre la proposition de répartition de la dotation de fonctionnement présentée par le conseil général car elle est insuffisante.
A noter que l’UNSA-éducation a voté pour alors que l’un de ses représentants s’était plaint du manque à venir de crédits. Il y a des logiques qu’il conviendrait d’éclaircir...

Fédération Syndicale Unitaire