Le pré-rapport

Les chercheuses ont identifié 6 départements similaires au nôtre en termes de CSP, densité de la population, caractéristiques sociologiques, ... : l’Eure, la Somme, l’Ardèche, la Charente, la Saône et Loire et la Nièvre, puis ont comparé les résultats scolaires dans les 7 départements.
Il en ressort que ceux de l’Yonne sont souvent moins bons que ceux des autres départements, notamment au niveau des évaluations de début 6ème.
On y voit aussi que le taux de bacheliers icaunais dans une génération est très inférieur à la moyenne française ; ces résultats sont « confortés » par ceux obtenus lors des tests aux Journées d’Appel de Préparation à la Défense : l’Yonne et la Nièvre sont les départements qui comptent le plus de jeunes en difficulté de lecture.

Cette partie du pré-rapport confirme (et oui Monsieur l’Inspecteur d’Académie !) que notre département n’est pas encore sur la voie du redressement ...

Elle confirme aussi que les moyens attribués à l’Yonne sont, selon les niveaux, au mieux identiques à ceux des autres départements de l’académie (donc sans tenir compte des besoins supplémentaires qui seraient nécessaires pour essayer de faire réussir les élèves du fait des « spécificités » de l’Yonne).

Mais les comparaisons ne permettent pas de trouver dans les caractéristiques sociologiques suffisamment d’explications au retard de l’école dans l’Yonne

Dans la 3ème partie du pré-rapport, qui concerne les « territoires » icaunais les chercheuses ont essayé de voir si, à l’intérieur du département, il pouvait être trouvé des explications aux résultats différents d’un collège à l’autre (Aucun travail n’a été fait sur les lycées).
Elles ont observé les élèves au travers de différents critères : CSP favorisée ou défavorisée, pourcentage d’élèves de nationalité étrangère, taux d’élèves ayant déjà au moins un an de retard à l’entrée en 6ème, taux de redoublement en 6ème.
La corrélation entre les CSP et les résultats des élèves est évidente mais certains collèges obtiennent peut-être de meilleurs résultats que ceux attendus du fait des caractéristiques des élèves et des familles.

RQ : Il est à noter que les données disponibles sont très limitées : l’évaluation de début 6ème, les taux de redoublement, les résultats aux épreuves écrites du brevet, l’orientation en fin de 3ème, données mises en rapport avec les CSP favorisée ou défavorisée, le pourcentage d’élèves de nationalité étrangère.

La suite du travail de recherche

La suite de l’étude a pour objectif de dégager quelles sont les variables qui peuvent jouer positivement en faveur des résultats scolaires. Une analyse qualitative, par des monographies de zones qui apparaissent particulièrement intéressantes, avec des outils tels que les entretiens ou l’observation in situ sera engagée. Les acteurs sur le terrain seront interrogés, ainsi que les parents et les acteurs du domaine périscolaire.

À notre demande, l’audit cherchera aussi dans les zones étudiées s’il y a un « effet établissement », voire un « effet chef d’établissement » sur les parcours scolaires des élèves.

Pascal Meunier