Cuisery, le 8 septembre 2010

Madame, Monsieur,

L’École publique traverse aujourd’hui une période difficile tant sur le plan des moyens
qui lui sont alloués que sur celui des missions qui lui sont confiées.
Dans le seul objectif de supprimer des postes de fonctionnaires (200 000 postes en 6
ans), le gouvernement et le ministre de l’Éducation nationale :
– détruisent la formation professionnelle des enseignants,
– dégradent les conditions de travail des élèves et des personnels,
– réduisent les possibilités d’aider les élèves les plus en difficulté,
– accroissent les inégalités entre les établissements.

Ainsi dans notre collège :
– Plusieurs professeurs, qui viennent de réussir un concours de recrutement difficile,
commencent leur carrière dans des conditions inacceptables, puisqu’ils doivent
assurer un service complet sans formation pédagogique préalable (pour permettre au
Ministère de supprimer 5000 postes au plan national).
– Un quart des enseignants complètent leur service dans un autre établissement, ce
qui les contraint à partager leur disponibilité et complique les emplois du temps.
– Malgré des effectifs d’élèves en augmentation, deux postes ont été supprimés (en
anglais et en technologie) au cours des trois dernières années tandis que le taux des
heures supplémentaires ne cesse d’augmenter.
– Les classes du cycle central ont des effectifs chargés : jusqu’à 26 élèves en 4ème et
27 élèves en 5ème.
– Pour des raisons strictement budgétaires, la section pré-européenne d’anglais a été
fermée malgré l’existence d’une section européenne aux lycées de Tournus et
Louhans.
– La dotation horaire du collège (c’est-à-dire le nombre d’heures dont il dispose pour
assurer les enseignements) ne lui permet plus ni de dégager les marges nécessaires
pour prendre en charge les difficultés particulières des élèves, ni même d’assurer les
horaires réglementaires (il manque une heure hebdomadaire d’enseignement en 5ème
cette année).
– Malgré sa taille, le collège ne dispose toujours pas d’un poste de principal-adjoint.

Les personnels ne peuvent se résoudre à cette situation qui les empêche d’exercer leur
mission dans des conditions satisfaisantes, remet en cause l’efficacité du système scolaire et
l’égalité des chances des élèves.

La communauté éducative dénonce cette situation auprès du gouvernement et du
Ministère depuis des mois, sans succès. Dans le même temps le projet de réforme des
retraites, injuste et brutal, pénalise tous les salariés sans même garantir l’avenir du système
par répartition. C’est pourquoi un certain nombre d’entre nous a décidé, parce que
c’est notre dernier recours face à l’obstination du gouvernement, d’être en grève le
6 et/ou le 7 septembre.

Cesser le travail est toujours un choix difficile parce que cela perturbe le fonctionnement
de l’établissement et la vie des familles, mais aussi à cause des conséquences financières
pour les personnels, qui se voient systématiquement retirer une journée de salaire. Pour
cette raison, certains d’entre nous n’ont d’ailleurs pas pu être grévistes, bien qu’ils
soient en désaccord avec les mesures gouvernementales.

Les personnels du collège de Cuisery