23 mai 2025

Editorial

Humeur- Dévalorisation

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Humeur- Dévalorisation

Dévalorisation

Abaissement du niveau d’étude pour accéder aux concours enseignants ; formation initiale rabotée après une succession de réformes ; carrières bloquées avec une accession à la classe exceptionnelle au compte-gouttes ; choc des savoirs imposé au mépris des personnels par ailleurs soumis à l’exécution de multiples évaluations alors qu’ils sont théoriquement concepteurs de leur métier ; omerta d’Etat sur les pratiques de l’enseignement privé auquel on accorde aveuglément des subventions sans souci de la vérification de leur bon usage ; UPE2A en souffrance alors que nombre d’élèves migrants ont besoin d’un dispositif adapté pour favoriser leur intégration. AESH en souffrance et en sous-effectif alors que, dans le même temps, l’inclusion est devenue un mantra du ministère ;psyEn en route pour le privé alors que l’orientation a besoin de plus de personnel pour accomplir toutes ses tâches. Vous en voulez encore ? Cet inventaire non exhaustif en dit long sur la déliquescence organisée de notre métier au nom d’économies budgétaires qui affaiblissent le service public d’éducation.

Cette année scolaire 2024-2025, pas encore achevée,a déjà livré suffisamment d’éléments pour nous permettre de dire qu’elle fera date dans les annales de la dévalorisation de notre métier. Au point qu’incapable de recruter les personnels nécessaires pour remplir ses fonctions, le ministère n’a rien trouvé de mieux que d’abaisser à bac + 3 le niveau requis pour entrer dans le métier d’enseignant. Qui imagine que pour repeupler les déserts médicaux on décide de raboter trois années d’étude de médecine pour envoyer sur le terrain des étudiants encore en formation ? Notre métier est exigeant et plus les classes sont hétérogènes, plus elles demandent de technicité et de recul de la part des enseignants face à des élèves aux parcours diversifiés et aux difficultés sociales aiguës.

Le SNES-FSU n’a de cesse de réclamer une revalorisation de nos métiers, mais cette année, c’est bien une dévalorisation construite pas à pas à laquelle nous avons assisté, image bien triste d’un métier qui ne fait plus rêver.

Le secrétariat académique du SNES-FSU