8 janvier 2010

Editorial

Un mois de janvier pour le Service Public d’éducation

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L’Éducation nationale subit plus que jamais des attaques d’ampleur qui portent gravement atteinte à la qualité du service public rendu à la population. Les personnels subissent quant à eux des conditions de travail et d’emploi de plus en plus difficiles.
Dans le Second Degré, les réformes en cours obéissent à une logique implacable de réductions des coûts de fonctionnement du système éducatif. Elles visent également à un encadrement étroit de nos professions dans le domaine pédagogique et se déclinent particulièrement à l’heure actuelle par la poursuite des suppressions massives de postes, l’accroissement de l’autonomie des établissements, un pouvoir accru donné aux chefs d’établissements.

La modification du décret sur le conseil d’administration renforcera considérablement les prérogatives des chefs d’établissement ; ceux-ci, assistés d’un conseil pédagogique choisi par leurs soins, auront notamment entre leurs mains, le choix de l’utilisation d’une partie importante des moyens de l’établissement, reléguant le CA à un rôle mineur. Le projet du ministère de leur confier en partie la notation pédagogique déboucherait sur un pilotage par la culture du résultat et une évaluation de la « performance » des personnels.
Il y a nécessité à mobiliser les collègues dans les établissements pour bloquer la mise en place des Conseils Pédagogiques et si cela se révèle impossible à l’investir pour y combattre toute propositions de celui-ci allant dans le sens d’une mise en cause de la liberté pédagogique des collègues, restreignant le rôle du CA, opposant les collègues les uns contre les autres.

Concernant la réforme des lycées, la diminution des horaires disciplinaires, le tronc commun de Première, la suppression de certaines disciplines (par exemple l’Histoire et Géographie en terminale S et les mathématiques en première L au nom d’un prétendu rééquilibrage des séries), l’affaiblissement des enseignements technologiques, les dispositifs d’aide mal conçus, l’orientation dévoyée, toutes les mesures annoncées n’apporteraient que dégradations sensibles des conditions de travail et inégalités accrues entre établissements.

Objectif principal de la réforme de la formation des maîtres, la suppression des postes dans l’éducation nationale se traduira, dans le second degré public, par l’équivalent de plus de 5 200 emplois d’enseignants à la rentrée prochaine. Cette nouvelle ponction est considérable. Pour notre académie, c’est l’équivalent de 41 postes qui devrait encore disparaître pour une augmentation de 1600 élèves alors que le rectorat affiche une augmentation de 91 postes.

Après la publication de nouveaux textes de cadrage pour la mise en place des futurs Masters conduisant aux concours de recrutement des personnels du premier et du second degré, la réforme de la formation des maîtres voulue par le Gouvernement, est contestée par tous ses acteurs : universitaires, IUFM, organisations syndicales, etc.
Le SNES, pour sa part, est porteur d’une autre vision de la formation des maîtres, alliant élévation du niveau de recrutement au Master, formation professionnelle après la réussite au concours et dispositifs de pré-professionnalisation, de pré-recrutements et d’allocations. Il se prononce donc clairement contre la réforme et pour le retrait des décrets publiés sur cette question.

Il est dès lors de la responsabilité du SNES, syndicat majoritaire, de poursuivre son travail d’information et de mobilisation en cette période cruciale. C’est pourquoi, en liaison avec la FSU et dans un cadre intersyndical, le SNES a d’ores et déjà proposé un plan d’action diversifié pour le mois de janvier.

L’objectif est de faire barrage à la destruction du Service Public d’Education et à la politique mise en oeuvre par le Président de la République et son gouvernement, d’y opposer nos propositions et les revendications des personnels :

 Pour une réelle revalorisation des salaires de tous les enseignants, CPE, Copsy
 Pour l’amélioration de nos conditions de travail, le refus de se voir imposer de nouvelles tâches qui dénaturent notre métier, contre le Conseil Pédagogiques et pour le retrait des nouveaux décrets sur les EPLE.
 Pour la baisse des effectifs par classe, pour des dédoublements
 Pour le projet du SNES d’un lycée démocratique contre le projet de réforme Chatel-Sarkozy
 Pour l’augmentation du nombre de recrutements de COPsy (actuellement, seul un départ à la retraite sur 6 est remplacé), le maintien de leurs missions dans l’éducation nationale, une présence accrue de ceux-ci dans les établissements.
 Pour une formation initiale et continue des maîtres, CPE et COPsy de qualité avec des prérecrutements, un recrutement à la fin du master, et pendant l’année de stage, un temps de service réduit à 1/3 de temps complété par une formation, un allègement du service en T1 et T2. Contre les stages en responsabilité pendant le master. Pour l’augmentation du nombre de postes aux concours, contre le détachement de milliers de professeurs des écoles dans le second degré.
 Pour l’augmentation du nombre de TZR permettant l’amélioration de leurs conditions de travail et d’éviter le recours aux personnels précaires.
 Pour l’amélioration des conditions d’emploi des contractuels et vacataires, une formation, un plan de titularisation.

Il est donc indispensable de réussir la mobilisation en janvier et donc :

 de poursuivre l’information et les débats dans la profession dès la semaine du 11 janvier et de faire du 14 janvier une journée d’action dans l’éducation  :
Heures d’information syndicale, distributions de tracts, communiqués de presse
 de réussir le rassemblement des COPsy devant le rectorat le 19 janvier
 de faire converger les mobilisations pour construire un temps fort, de grèves et de manifestations, dans toute la fonction publique le 21 janvier 2010. Il reviendra au SNES et aux personnels des collèges, lycées et CIO de mettre largement en avant les revendications liées à l’Education.
 d’assurer la réussite de la manifestation nationale Education à laquelle appelle le SNES et la FSU, à Paris, le samedi 30 janvier.
 de faire signer la pétition intersyndicale contre la réforme Chatel des lycées.