Coûtent trop cher !
Sont pas assez rentables !
En plus certains poussent même le culot à vouloir faire respecter leurs droits !
Réclament leurs indemnités, vérifient s’ils ont bien tous leurs points de bonification pour leur mutation, protestent quand leur zone de remplacement prend des dimensions qui finissent par couvrir la quasi-totalité de l’académie.
Bref, ils enquiquinent sérieusement le ministère et les rectorats qui cherchent comment s’en débarrasser.
Ce sont ?
Ce sont ?
... Les TZR !
TZR : comment s’en défaire ?
Une solution, pour le gouvernement rivé sur les critères uniquement comptables, serait de supprimer carrément ces postes qui coûtent trop cher. Mais, ça risquerait de remuer dans le Landerneau : déjà que des parents procéduriers arrivent à obtenir des dommages et intérêts quand les profs de leurs enfants ne sont pas remplacés, supprimer carrément les TZR soulèverait un tollé du côté de certaines associations de parents, sans parler des protestations véhémentes des syndicats. Alors ?…
… Qui veut tuer son chien dit qu’il a la rage.
L’autre solution est de faire perdre toute attractivité aux postes de TZR.
Et là, on peut dire que c’est bien parti !
Affectés en « fin de mouvement », au mieux en juillet, plus souvent début septembre, jusqu’à l’an dernier, les TZR pouvaient indiquer dans leur fiche de vœux s’ils préféraient être affectés sur un poste à l’année (AFA) ou faire des remplacements de courte durée. Cette année : fini ! Le ministère sait que le nombre de postes aux concours est insuffisant pour couvrir tous les postes en établissement et se payer le « luxe » d’avoir, en plus, des titulaires remplaçants. Donc, les TZR seront affectés en établissements pour un an (établissements au pluriel, parce que faut rentabiliser le personnel, braves gens, vous ne croyez quand même pas qu’on va nommer un prof sur un bloc de moyens provisoires de 14 heures et le payer 18 ? Non ! On va bien lui dégoter 4 heures à faire dans un autre collège ou lycée du coin…). Les petits veinards qui feront leur temps plein dans un seul établissement (mais changeront d’établissement l’année suivante) seront privés d’indemnités…
Menaces sérieuses sur les bonifications pour TZR
Reste que, si certains collègues sont TZR par choix, d’autres le sont parce que, au barème, c’est tout ce qu’ils ont réussi à obtenir. Ils auraient préféré un poste fixe, en établissement, mais… les voilà titulaires sur une zone de remplacement (et sur les zones limitrophes à cette zone, ce qui peut faire une bonne surface !). En guise de lot de consolation, ils glanaient chaque année des points pour la mutation suivante. Pas énormément (20) mais ça permettait aux jeunes collègues, pas mariés, pas pacsés et sans enfant d’espérer bouger dans les 4 ou 5 ans à venir. L’an prochain : fini, ça aussi ! Le ministère envisage de supprimer les bonifications pour poste de TZR.
Lors du CTPA du 8 avril, nous avons protesté contre cette mesure et soulevé la question : c’est sérieux ou pas ? Faudrait savoir parce que les collègues ont souvent des stratégies de voeux à moyen terme et selon que la bonification TZR reste ou disparaît, ça peut changer la formulation de leurs vœux cette année. Le rectorat a posé la question au ministère qui réfléchit… Quand il aura la réponse, elle sera affichée sur la page d’accueil du site académique (et sur le site du SNES). Espérons que ce soit avant la clôture du serveur pour la saisie des vœux et espérons que la réponse sera le maintien de la bonif. Sinon, c’est sûr, le nombre de candidats aux postes de TZR se réduira comme peau de chagrin. Le ministère aura beau jeu, ensuite, de prendre ce prétexte pour supprimer des postes dont plus personne ne veut ! On vous le dit : quand on veut tuer son chien...
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