
Edito
L’actualité internationale très anxiogène depuis le début de l’année (poursuite de la guerre en Ukraine, des massacres en Palestine, déclarations de Trump), avec des attaques sur les libertés un peu partout dans le monde ne doit pas occulter la politique menée dans notre pays, notamment en matière d’Éducation.
Nous arrivons au terme du processus concernant la carte scolaire avec son lot désormais annuel de suppressions de postes et de multiplication des services partagés. Si les mobilisations dans le 1er et le 2d degré dans l’Yonne ont permis encore une fois de limiter les dégradations pour l’an prochain, l’institution a encore une fois délibérément laissé passer l’occasion de chercher à améliorer les conditions d’enseignement des personnels et les conditions d’apprentissage des élèves.
Elisabeth Borne, quand elle a pris ses fonctions, a reconnu qu’elle n’était pas spécialiste des questions d’Éducation mais qu’elle pensait que ce n’était pas ce qu’on attendait d’un ministre… En fait si ! Nous aurions enfin voulu un.e ministre qui sache ce que c’est que d’enseigner, ce que sont des élèves et qui engage une politique en rupture avec les précédentes.
Il y a pourtant urgence et matière à changer d’orientation et de cap ! Comment attirer des candidats au concours ? Comment éviter les démissions de plus en plus nombreuses ? Comment combattre le mal être au travail ? Comment continuer à avoir de l’ambition pour nos élèves ?
Et que constatons-nous ? La poursuite d’une politique qui ne cesse de montrer son échec. Et les réformes annoncées sur l’entrée dans le métier et sur la mobilité des enseignants ne s’attaquent pas au cœur du problème et, au contraire, risquent d’aggraver les choses.
Quant aux réactions de l’institution face aux témoignages glaçants des victimes à Bétharram et depuis, d’autres établissements privés catholiques, elles sont un premier pas mais insuffisant et incomplet. L’inertie de l’Éducation nationale pendant 30 ans dans l’affaire Bétharram est scandaleuse. Elles témoignent d’une absence de volonté de remettre en cause les contrats d’associations consubstantiels aux dérives de certains établissements, pourtant financés généreusement par l’État et les collectivités territoriales.
Enfin, après les condamnations rendues dans l’affaire des emplois fictifs des assistants parlementaires du Front national et les attaques et menaces personnelles qu’ont subi les magistrat
es qui ont rendu ces décisions, nous ne pouvons qu’être inquiets sur l’état de notre démocratie. Dans le contexte actuel, où des forces réactionnaires et conservatrices fragilisent la démocratie et la cohésion sociale, la FSU considère qu’il est de la responsabilité de chacun e, y compris au gouvernement, de faire preuve d’une parole claire, sans atermoiement, sur le respect de l’autorité judiciaire et de l’intégrité professionnelle des magistrat es.Le journal complet