17 septembre 2009

Editorial

Le SNES Académique analyse les conditions de la rentrée

    Partager cet article :

La rentrée dans l’éducation nationale est caractérisée par une dégradation des conditions de travail des personnels et des élèves du fait de la nouvelle diminution de postes (enseignants, assistants d’éducation, administratifs), des réformes et réorganisations mises en œuvre par le ministère, le refus du rectorat de prendre en compte les revendications des personnels.

L’action syndicale aux différents niveaux a permis de limiter les dégradations dans quelques domaines comme l’organisation du bac, les mutations intra, les dotations horaires de certains établissements.
Le projet de supprimer 16 000 postes dans l’éducation nationale au budget 2010 et les réformes dans la Fonction Publique vont se traduire par de nouvelles dégradations pour tous, de nouvelles mises en cause de nos statuts et de nos conditions de travail et casser le service public de l’Education Nationale.

La suppression des postes statutaires, le recrutement de précaires non formés, l’idéologie de la concurrence et du moins d’Etat sont antinomiques avec notre revendication de former mieux les jeunes (ce qui nécessite de véritables réformes pour les collèges et les lycées, une amélioration de la formation des maitres, de meilleures conditions de travail pour les personnels).

Pour le second degré, les suppressions de postes vont être financées en grande partie par l’alourdissement du stage en responsabilité des stagiaires IUFM (ils passeraient de 6-8 h à 12 h). Si le SNES est favorable à l’élévation du niveau de recrutement des personnels pour des raisons de formation et de revalorisation du métier et des salaires, il s’oppose aux décisions unilatérales concernant la remise en cause de la formation professionnelle et la définition des masters et concours. Le SNES, qui a toujours revendiqué un remplacement effectué par des personnels qualifiés et titulaires, considère comme inacceptable la circulaire parue au BO de rentrée, qui prévoit l’utilisation d’étudiants en master (sans formation professionnelle adéquate) pour assurer certains remplacements, dans le cadre des stages précédant l’obtention du concours. Les étudiants préparant les concours ne doivent pas devenir des moyens de remplacement bon marché. De plus, le SNES réclame une augmentation du nombre de bourses étudiantes et de véritables prérecrutements (sur le modèle des IPES).

La seule revalorisation mise en œuvre par le gouvernement est le recours aux heures supplémentaires défiscalisées. Elle s’accompagne d’une réduction générale de l’impôt sur les revenus qui met en cause la cohésion et la justice sociale. Le SNES revendique une revalorisation qui bénéficie à tous les personnels (promesse du candidat Sarkozy !).
Le SNES a des revendications pour les lycées qu’il doit encore enrichir notamment par le débat avec les collègues. Les conditions ne sont pour l’instant pas réunies notamment du fait du calendrier retenu par le ministre et de la nouvelle augmentation annoncée du nombre de suppressions de postes pour mener une véritable réforme à bien. Le stage académique du 5 novembre pourra être suivi de stages départementaux pour donner aux collègues toutes les informations nécessaires et recueillir leurs réactions et propositions.

La gestion des personnels a été déplorable l’an passé notamment pour les TZR et par l’augmentation des compléments de service même si la pugnacité des commissaires paritaires du Snes a permis de limiter les dégâts pour le mouvement intra. Les réunions et les stages TZR doivent permettre de remobiliser les collègues pour obtenir du rectorat l’ouverture de négociations pour le mouvement 2010.

La CA académique appelle les collègues du SNES à s’impliquer dans l’organisation des référendums pour la Poste du 28 septembre au 3 octobre.

La CA estime qu’un mouvement d’ampleur national est nécessaire pour exiger une autre politique gouvernementale, orientée sur des choix radicalement différents. Elle appelle les collègues à manifester dans l’unité pendant cette journée internationale de manifestations interprofessionnelles prévues le 7 octobre qui ne peuvent constituer l’unique rendez-vous de la période et dès a présent la question de la suite de l’action est posée.

La CA appelle les collègues à se réunir dans les établissements pour faire le bilan de la rentrée et débattre de l’action.

Le SNES doit participer et initier des AG locales et départementales consécutives permettant aux collègues d’y participer nombreux pour décider des suites de l’action.

LA CA appelle les collègues à signer la pétition lancée par le collectif « un pays, une école, notre avenir » disponible sur le site nationale du SNES.

Si les fédérations de fonctionnaires ne peuvent aboutir à un accord, le SNES et la FSU doivent appeler avant les vacances de la Toussaint à une grève :
  Contre les suppressions de postes
  Pour une réforme des collèges et des lycées permettant la réussite de tous les jeunes, l’élévation du niveau de formation.
  Contre la réforme de l’Etat et de la Fonction Publique initiée par le gouvernement, contre la loi sur la mobilité des fonctionnaires,
  Pour l’amélioration de nos statuts et de nos conditions de travail, la revalorisation de nos métiers, de nos rémunérations et de nos pensions, pour l’amélioration des conditions pour partir en retraite (retour à 37,5 annuités notamment), pour l’amélioration de la protection sociale solidaire (contre l’augmentation du forfait hospitalier et de toutes les mesures conduisant à l’individualisation des prestations)
  Pour l’élévation au master du recrutement des personnels mais avec une formation initiale et continue de qualité, pour l’augmentation du nombre de places aux concours (actuellement moins d’un départ à la retraite sur 3 sont couverts), contre le recrutement de précaires.

Texte adopté par la Commission Administrative Académique SNES du 10 septembre 2009