Guy Môquet
Sur injonction du président de la République, la lettre de Guy Môquet doit être lue à tous les lycéens. Cette cérémonie est fixée le 22 octobre, jour de la commémoration par le chef de l’Etat de l’assassinat de ce jeune résistant. Cet exercice imposé vise à mettre les lycéens en « communion » avec le président de la République !
Nous avons un grand respect pour les principes de solidarité et de justice traduits dans le programme du Conseil National de la Résistance, principes qui ont été à l’origine de la création de la Sécurité Sociale et des services publics et pourtant nous refusons de participer à cette cérémonie.
Ce n’est pas au président de la République de définir le contenu de l’enseignement, celui-ci devant être indépendant des majorités politiques. Notre travail est d’expliquer pour donner du sens aux documents en les replaçant dans leur contexte. Mais ce n’est pas l’objet de la commande du président qui a précisé dans son discours au Zénith de mars 2007 sa volonté : « Je veux que cette lettre soit lue à tous les lycéens, non pas comme une lettre d’un jeune communiste mais comme celle d’un Français faisant à la France et à la liberté, l’offrande de sa vie ».
Non, Guy Môquet ne s’est battu pour donner sa vie à la France, il s’est battu contre l’oppression nazie pour vivre dans une société où les idéaux de justice sociale deviendraient une réalité. Nier cet engagement, c’est tuer Guy Môquet une seconde fois.
Non, la Résistance ne se réduit pas aux seuls actes des Français. Elle a compté dans ses rangs nombre d’étrangers.
Non, l’enseignement n’est pas qu’un empilement d’événements émotionnels, c’est un exercice qui fait appel aussi à la réflexion et au rationnel.
FSU de Côte-d’Or [1]
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