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Calendrier du baccalauréat : pression accrue sur les personnels

Communiqué national du SNES

paru le vendredi 21 décembre 2007

Déplorant les heures d’enseignement perdues par les élèves du fait de la transformation des lycées en centres d’examen, le Ministre a décidé de modifier les dates des épreuves, de réduire encore le temps de correction de l’écrit du baccalauréat sur l’ensemble du territoire et de reporter à la fin juin les procédures d’orientation dans 13 départements expérimentaux.

Le SNES est favorable à la recherche de solutions véritables permettant une organisation des examens et de la fin de l’année scolaire au lycée qui perturbe le moins possible la poursuite des cours au mois de juin.

Il exprime cependant sa désapprobation sur la méthode : annoncer une expérimentation, et imposer dans la foulée, sans concertation, sur l’ensemble du pays, des changements sensibles qui risquent de fragiliser l’examen et de dégrader les conditions de travail des personnels, cela n’est pas acceptable.

Le SNES émet les plus grandes réserves sur le fond et demande qu’on respecte les élèves, les personnels et l’examen lui-même.

Respect des élèves : la volonté de resserrer le calendrier des épreuves conduit à imposer aux élèves de première L de passer leurs trois épreuves anticipées (français, enseignement scientifique, mathématiques) dans la même journée de 8H à 18H, sans quasiment aucune pause pour les candidats bénéficiant d’un tiers temps.

Par ailleurs, imaginer que, pour une dizaine de jours, les élèves de Seconde puissent terminer leur année scolaire dans des salles d’un collège voisin, reconstruire des emplois du temps qui intègrent la mission d’examinateurs des enseignants, anticiper les décisions du conseil de classe pour faire remplir en amont des dossiers d’orientation ou tenir à la hâte ces conseils à la dernière minute nous semble peu efficace et potentiellement dangereux.

Respect des personnels : la réduction du temps de correction rend la tâche particulièrement lourde, voire impossible à réaliser dans certaines disciplines comme la philosophie et le français, dont les enseignants ont déjà exprimé leur demande d’un allongement du temps de correction les années précédentes. Dans les départements expérimentaux, on y ajouterait des cours que devraient continuer à assurer les mêmes enseignants, les conseils de classe et, au moins en partie, la surveillance des épreuves ! C’est méconnaître nos métiers que penser qu’au motif de « gagner plus » il serait possible d’alourdir indéfiniment les tâches des enseignant sans conséquence sur la qualité de leurs missions.

Respect du baccalauréat : ce diplôme, premier grade universitaire, exige une organisation méticuleuse et une grande rigueur. « Charger la barque » à ce moment-là des équipes de direction, de la vie scolaire et des personnels d’orientation, c’est ne pas se donner les meilleures conditions de la réussite.

Le SNES exige une remise à plat du calendrier et une véritable concertation entre toutes les parties concernées, en particulier dans les départements expérimentaux.

Paris, le vendredi 21 décembre 2007